Exposition “ Jean Prouvé, l’âme du métal ” à la galerie Renzo Piano,
Château La Coste, France, nov. 2018-mars 2019
JEAN PROUVÉ PANNEAUX DE FAÇADE
La diversité des panneaux issus des réalisations architecturales parmi les plus iconiques de JEAN PROUVÉ permettent d’apprécier les caractéristiques structurelles des systèmes mis au point.
Les panneaux standardisés et combinables ont été conçus en de nombreuses versions, dont certaines pouvaient inclure des composants apportant des éléments de confort supplémentaire comme des aérations et des hublots.
Attestant du lien étroit entre architecture et design dans le travail de Jean Prouvé à travers entre autres leur légèreté, articulation, modularité, assemblage et finitions travaillées, les panneaux de façade s’intègrent élégamment dans des intérieurs contemporains et acquièrent ainsi une dimension presque sculpturale.
Les panneaux présentés, issus de divers projets, démontrent la variété de ces éléments.
PANNEAU D’UNE MAISON TROPICALE,
Brazzaville, Congo, ca. 1949
Les maisons tropicales, bâtiments démontables dont les divers éléments pouvaient être transportés en caisse par avion-cargo puis facilement assemblés sur place, étaient destinées à faire face à la pénurie d’infrastructures en Afrique de l’ouest.
Trop chères et révolutionnaires pour leur temps, elles sont restées au stade expérimental et seulement trois maisons furent acheminées : une a été installée à Niamey (Nigeria), deux à Brazzaville (Congo).
Des brise-soleil assuraient une température plaisante malgré le climat semi-tropical tandis que les façades étaient agrémentées de quatre types de panneaux: panneaux porte, panneaux fenêtre, panneaux pleins et panneaux avec hublots comme l’exemplaire présenté ici.
Les maisons à Brazzaville abritaient des bureau d’information de Studal, une filiale de l’Aluminium Français, et sont restés dans la capitale pendant près de cinquante ans.
Les panneaux emblématiques bicolores des maisons tropicales de Brazzaville (peints en beige clair face extérieure, en vert clair face intérieure), étaient aussi munis de hublots à double verres (avec un côté bleu protégeant du soleil, l’autre étant transparent) et de ventilations avec ouvertures ajustables.
H. 294.5 x L. 95.5 x P. 5 cm
H. 115.94 x L. 37.6 x D. 1.97 in.
Collection privée, Paris
Installation à la galerie
“ J’ai imaginé une nouvelle façon de faire l’architecture, une nouvelle façon de mettre en œuvre des matériaux. Alors que l’on ne construisait que des immeubles dont les murs étaient porteurs, j’ai imaginé des immeubles structurés différemment. Ils comportaient une structure en métal ou en béton comme un être humain comporte un squelette, auquel il fallait ajouter le complément logique d’un squelette : l’enveloppe. L’idée était donc de l’envelopper d’une façade légère… Comme nous l’accrochions aux dalles de plancher, nous avons assimilé cela à un rideau, et nous l’avons appelé : mur-rideau. ”
JEAN PROUVÉ
PANNEAU DE L’ÉCOLE DE BOUQUEVAL,
Bouqueval, France, 1950
Prenant part à une compétition organisée par le Ministère de l’Éducation en 1949, JEAN PROUVÉ conçoit une école rurale dont les éléments devaient pouvoir être fabriqués en grande série. Jean Prouvé vit dans ce programme l’opportunité d’engager un processus de production industrielle de constructions économiques, applicable à plusieurs types de débouchés. En 1950, l’État lui passe commande de deux ensembles-prototypes, l’un à Bouqueval en région parisienne, l’autre à Vantoux près de Metz. Il perfectionne alors un procédé mis au point précédemment et qui a déjà fait ses preuves: une ossature métallique à portiques axiaux, associée à différents types de panneaux de façade capotés d’aluminium.
En harmonie avec le bois utilisé pour l’intérieur, le métal était laqué dans des couleurs “ vives et lumineuses ” selon la demande du Ministère, sélectionnées parmi la palette usuelle des ATELIERS JEAN PROUVÉ’s, comme le jaune citron.
H. 295 x L. 91 x P. 7 cm
H. 9.6 ft. x L. 2.9 ft. x D. 2.76 in.
Collection privée, New York
PORTE D’UNE MAISON MÉTROPOLE,
Meudon, France, 1951
Assemblées sur un terrain abrupte dans la ville expérimentale de Meudon en région parisienne, les maisons Métropole étaient constituées d’une section basse en maçonnerie tandis que la partie haute, dédiée à l’habitat, était faite de panneaux légers et modulables.
Les maisons Métropole étaient issues de recherches menées par Prouvé en 1938 autour du portique axial. Témoignant de la permanence de l’idée constructive de JEAN PROUVÉ, les panneaux de la maison Métropole sont une extrapolation des éléments de façade monobloc intégrant toutes les fonctions d’ouverture et de fermeture.
L’aluminium a induit des avancées techniques et fonctionnelles remarquables : les cadres des panneaux étaient constitués de profilés spéciaux en alliage coulé sur lesquels était tendue une fine tôle d’aluminium, ce qui permettait d’intégrer une double isolation ; l’assemblage est bien marqué à l’extérieur, avec des couvre-joints profilés, vissés sur des bandes de caoutchouc isolantes.
Les autres composants standards en aluminium, comme les bacs de toiture, les modules de plafond ou la porte d’entrée à hublots emboutis étaient choisis dans le catalogue des ATELIERS JEAN PROUVÉ. La porte est caractéristique de l’approche fonctionnelle de Prouvé au design. En témoigne ces hublots et l’utilisation de l’aluminium, un de ses matériaux de prédilection.
H. 234 x L. 87.5 x P. 5 cm
H. 92.13 x L. 34.45 x D. 1.97 in.
PANNEAU DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DU BÂTIMENT,
Paris, France, 1949
Cherchant à s’agrandir, la Fédération Nationale du Bâtiment confie le projet aux architectes Raymond Gravereaux et Raymond Lopez qui firent appel à JEAN PROUVÉ.
Jean Prouvé est principalement intervenu dans la conception de la façade en proposant des panneaux similaires à ceux produits pour les maisons Métropole à Meudon dont les cadres étaient constitués de profilés spéciaux en alliage coulé sur lesquels était tendue une fine tôle d’aluminium. Les 126 éléments du bâtiment de cinq étages -dont les fenêtres étaient déjà montées- étaient réalisés dans les ateliers de Maxéville puis livrés par camion et montés au rythme d’un étage par jour. Chaque panneau était équipé de crochets et de verrous et la façade était constituée d’une superposition de plusieurs panneaux du même type.
La façade du bâtiment est considérée comme l’un des premiers exemples de “ mur-rideau ” en France.
H. 299 x L. 145 x P. 13 cm
H. 9.8 ft. x L. 4.7 ft. x D. 5.12 in.
Exposition “Ateliers Jean Prouvé” au MoMA,
New York, 2008-2009
Exposition “ Jean Prouvé ” au Musée des Beaux-Arts,
Nancy, France, 2012
PANNEAUX DU SIÈGE SOCIAL DE LA CIMT,
Neuilly, France, 1963
En 1957, JEAN PROUVÉ dirige à Paris la section bâtiment de la firme CIMT (Compagnie industrielle de matériel de transport) Lorraine ; pour elle, il crée des constructions légères et des systèmes de façade-rideau industrialisés, dont un procédé mettant en œuvre des panneaux-sandwichs double face en aluminium embouti qui se déclinent en plusieurs variantes, s’adaptant ainsi à de multiples programmes.
Bien qu’étant de taille importante (mesurant plus de trois mètres de haut et comportant de larges fenêtres), les panneaux nécessitaient seulement deux hommes et un simple système de poulie pour être montés.
PANNEAU FENÊTRE, 1963
Compagnie Industrielle de Matériel de Transport (CIMT), France
H. 276 x L. 120 x P. 6.5 cm
H. 9 ft x L. 3.9 ft. x D. 2.56 in.
PORTE, 1963
Compagnie Industrielle de Matériel de Transport (CIMT), France
H. 257 x L. 119 x P. 13 cm
H. 8.4 ft. x L. 3.9 ft x D. 5.12 in.