En 1947, Jean Prouvé transfère ses ateliers à Maxéville, dans la proche banlieue de Nancy. Son entreprise devient l’un des foyers du renouveau de la pensée constructive en France. Les techniciens, les dessinateurs et les ouvriers y coopèrent dans une ambiance de respect mutuel. Implanté stratégiquement en 1952 à l’entrée de l’usine de Maxéville, face au bureau de Jean Prouvé, le bureau d’études est le lieu où les prototypes des Ateliers Jean Prouvé sont mis au point pour être produits en série; il symbolise le nouvel essor que Prouvé veut imprimer à son affaire, en s’inscrivant dans le marché de la fabrication industrielle, généré par l’énorme besoin du pays en matière d’équipements et de logements à la fin de la guerre. Ce modèle de maison démontable 10 m x 12 m, avec son auvent de 2 m x 12 m, avait été réalisé en 1948 par les Ateliers Jean Prouvé comme prototype pour la reconstruction après la guerre. Conçu comme un objet de démonstration destiné à convaincre le grand public des qualités de la maison préfabriquée, ce modèle est parfaitement abouti : l’utilisation des portiques axiaux porteurs permet de générer un plan ouvert et fluide, capable d’évoluer en fonction des besoins grâce à l’interchangeabilité des cloisons et des panneaux de façade monoblocs, vitrés ou pleins. Cette maison ne connaitra pas le succès qui lui était destiné, et le prototype sera finalement installé en 1952 sur le site de l’usine de Maxéville où il deviendra le bureau d’études des Ateliers Jean Prouvé. Après le départ de Jean Prouvé en 1953, suite à des désaccords fondamentaux avec l’Aluminium Français, actionnaire principal des Ateliers Jean Prouvé, les bâtiments qui portent son empreinte seront détruits. Seul le Bureau d’Études subsistera sur le site; les façades d’origine dissimulées derrière des bardages, il deviendra successivement un restaurant, le local d’un chauffagiste et, dans les dernières années, le club libertin « Le Bounty » jusqu’à son démontage par la Galerie Patrick Seguin en 2015.