L’oeuvre de Charlotte Perriand procède du parfait équilibre entre la volonté de produire un design novateur et les contraintes d’une fabrication en série. Sensible aux besoins qu’imposent de nouveaux modes de vie qui se développent à l’aube des années 1950, les créations de Charlotte Perriand apportent chaque fois une réponse tant fonctionnelle qu’élégante à ses différents projets, à l’exemple de la banquette Tokyo, créée en 1954 à l’occasion d’une exposition qu’elle organise au Japon, ou de l’étagère asymétrique (1958) qu’elle dessine pour la cité minière de Cansado en Mauritanie.
Une infinie liberté de création et un langage empreint de poésie font de Jean Royère l’un des plus grands ensembliers français de son temps. Formé à l’ébénisterie dans un atelier du Faubourg Saint-Antoine à Paris, il réussit à allier tradition (notamment dans la réalisation de ses pièces) et modernité des formes proposées, qualités dont témoignent notamment le lampadaire Persan (ca 1955) ou la paire de fauteuils Copenhague (ca 1955).
Pionnier d’une production innovante, Jean Prouvé applique les mêmes principes à la production de mobilier (souvent destiné à des équipements collectifs) et à l’architecture. Il développe une «pensée constructive» jusque-là inédite, basée sur une logique de fabrication et de fonctionnalité qui génère une esthétique épurée et dénuée d’artifice. La modernité absolue du design de Prouvé s’exprime pleinement dans ses créations à l’exemple de cette Table relevable avec tiroir (pièce unique) et son fauteuil bridge réalisés pour les établissements Labourier en 1943, de ce bahut (1945), ou encore des éléments d’architecture telle cette porte aluminium à hublots (1951).