À la fin de la guerre, répondant à une demande de l’État, Jean Prouvé conçoit des pavillons destinés à reloger provisoirement les sinistrés de Lorraine et de Franche-Comté. En perfectionnant le système à portique axial déjà breveté, il traite l’urgence avec une solution rapide, économique et adaptable. La surface de 36 m2 – imposée par le ministère de la Reconstruction et portée ensuite à 54 m2 – est cloisonnée en trois pièces, habitables le jour même du montage, ce qui permet à cette population rurale de rester sur place, le temps que soient reconstruits les bâtiments. Conçues pour être rapidement montées, voire démontées puis déplacées selon les besoins, sur les lieux même des destructions, ces véritables « performances d’architecture » sont constituées d’éléments préfabriqués légers, en métal et en bois. L’acier, alors très contingenté, est réservé à l’ossature en tôle pliée, dans laquelle viennent s’insérer de simples panneaux standardisés en bois, la couverture étant faite de carton bituminé. Ce principe constructif sera choisi par Jean Prouvé pour être décliné dans le cadre de la reconstruction définitive.