Depuis l’inauguration de leur galerie en 1989, Laurence et Patrick Seguin ont mené un travail de promotion visant à faire redécouvrir l’oeuvre de Jean Prouvé (1901-1984), d’abord à travers ses créations dans le domaine du mobilier, puis à travers ses architectures en exposant notamment ses maisons démontables (Maisons des sinistrés de Lorraine, maison Férembal, maison Métropole, maison des Jours Meilleurs, Ecole de Bouqueval, Ecole temporaire de Villejuif, …). Durant ces trente dernières années, un grand nombre d’expositions dans des galeries internationales, des musées et des institutions, ainsi que la publication régulière d’ouvrages de référence ont permis à la Galerie Patrick Seguin de révéler le caractère exceptionnel des créations de Jean Prouvé. Reconnu aujourd’hui comme l’une des figures centrales de l’histoire de l’architecture et du design au XX° siècle, il est présent dans les plus grands musées du monde ainsi que dans les collections particulières les plus prestigieuses.
Parallèlement à ce travail, Laurence et Patrick Seguin ont constitué une collection unique de mobilier et d’architectures de Jean Prouvé. Une soixantaine de ces pièces sera présentée au Château La Coste dans le pavillon d’exposition construit par l’architecte Renzo Piano. Meubles et éléments d’architecture de la collection sont pour la plupart des prototypes, pièces uniques ou extrêmement rares, notamment : une table Centrale Antony (1954), une table d’Afrique (1952), une table Granipoli (1939), un Bureau Présidence (1955), un luminaire du Mans (1954) et une potence d’Afrique (1952), ainsi que différents types d’éléments de façades tels qu’un panneau hublots du Casino de Royan (1951), un panneau de la Fédération Française du Bâtiment (1949) et une porte coulissante du Pavillon du Centenaire de l’Aluminium (1954). Laurence et Patrick Seguin ont également prêté un mobile d’Alexander Calder ainsi qu’une gouache de Fernand Léger, pièces offertes par les deux artistes à leur ami Jean Prouvé, ainsi qu’une oeuvre de Richard Prince créée à partir d’un bureau Antony de Jean Prouvé.
Les assises, nombreuses dans l’exposition (les différentes déclinaisons de la chaise Standard de 1934 à 1953, le fauteuil Antony (1954), le fauteuil Cité (1933), le fauteuil Visiteur Colonial (1952),…) résument parfaitement la pensée constructive de Jean Prouvé. Le siège est en effet l’élément de mobilier qui présente le plus de contraintes pour son concepteur, il doit répondre tout à la fois à des impératifs de solidité et d’ergonomie tout en préservant ses qualités esthétiques, lesquelles sont assurées par une imperceptible mise en oeuvre technique au service de la résistance des matériaux. Cette réflexion s’applique à l’ensemble des créations de Jean Prouvé tout autant qu’à sa conception de l’architecture.