Viewing room Prouvé Le Corbusier Royère Perriand

«  Tout ce que j’ai fait a toujours découlé d’une pensée qui était instantanément constructive.
Je n’ai jamais eu une vision ou une forme à l’esprit, je n’ai pas de style. Je n’ai jamais dessiné de formes. J’ai fait des constructions qui avaient une forme.  »

JEAN PROUVÉ

JEAN PROUVÉ,

BUREAU PRÉSIDENCE N° 201, CA. 1955

Le bureau Présidence est un meuble de grande taille destiné aux chefs d’entreprise, d’où son appellation. Sa forme adaptée et ses équipements permettaient de l’utiliser à la fois comme espace de travail personnel et comme table de conférence pour trois à six personnes. Le retour élargi offre la possibilité d’étaler des dossiers ou d’accueillir temporairement une secrétaire.

Le modèle Présidence devient emblématique du « bureau de l’architecte et du grand patron ». Dans les années 1950, il équipe les agences des grands architectes parisiens ou établis en province, souvent des amis et collaborateurs de JEAN PROUVÉ. On connaît également des fournitures pour des industriels ou des propositions pour l’aménagement des bureaux de hauts responsables administratifs.

Édité par la galerie STEPH SIMON de 1956 jusqu’au début des années 1970, sa fabrication n’a sans doute pas excédé une trentaine d’exemplaires. Ce modèle démontable au plateau en bois exotique est extrêmement rare.

H. 75.5 x L. 247 x P. 154 CM

JEAN PROUVÉ,

FAUTEUIL DIRECTION N° 353 PIVOTANT, 1951

Le principe du siège de bureau pivotant est déterminé en 1944, afin de compléter les modèles de bureau créés pendant la guerre.

Le tube du pied pivotant est stabilisé par un piètement en croix en tôle emboutie. Le châssis du fauteuil est constitué d’un tube d’acier courbé qui forme à la fois le support d’assise, les accoudoirs et le dossier. Ce premier modèle fabriqué à quelques exemplaires est commercialisé avec quelques modifications destinées à améliorer la rigidité du châssis : tubes croisés sous l’assise, barre continue derrière le dossier.

À partir de 1951, le fauteuil Direction pivotant n° 353 remplace le modèle précédent, avec quelques modifications de détail améliorant le confort et les finitions. Les branches en tôle pliée du piètement sont protégées par une tôle en acier inoxydable ou en aluminium emboutie en pointes de diamant.

 

H. 74 x L. 67,5 x P. 59,5 CM

JEAN PROUVÉ,

FAUTEUIL DIRECTION N° 352, 1951

En 1939 apparaît un nouveau modèle de fauteuil, plus confortable que celui créé pour la CPDE (Compagnie parisienne de distribution d’électricité).

Le principe est repris après la guerre et mis au point pour une commande spéciale de mobilier de bureau : un piètement arrière fuselé et incliné en tôle pliée auquel sont soudés les tubes du support d’assise et ceux des pieds avant qui se prolongent pour supporter les accoudoirs en chêne massif et le dossier. La première version au piètement chromé et aux coussins à ressorts revêtus de cuir présente un dossier bas, posé verticalement sur l’assise, et une barre arrière fixée sur le haut du piètement.

Ce fauteuil est proposé pour l’aménagement de bureaux et de salles de classe, ce qui lui vaut la  dénomination de « fauteuil instituteur ». Des modifications sont apportées au fauteuil à la demande de STEPH SIMON, afin d’en améliorer le confort. Le redressement du piètement arrière de quelques centimètres permet à l’utilisateur de pouvoir se balancer et, surtout, induit un positionnement plus confortable du dossier.

 

H. 82 x L. 62,5 x P. 63,5 CM

JEAN PROUVÉ,

BAHUT N° 150, CA. 1950

Les buffets bas en bois et métal étudiés par les ATELIERS JEAN PROUVÉ dans les années 1930 sont conçus comme des étagères fermées munies de portes coulissantes. 

Les recherches menées pendant la guerre permettent dès 1944 la mise au point d’un modèle de bahut démontable destiné au marché domestique et dont les caractéristiques générales évolueront peu. Ce principe met en œuvre deux flancs verticaux en tôle emboutie à la presse, comportant les cannelures où s’encastrent les crémaillères qui reçoivent les rayonnages, et se prolongeant à l’arrière par deux retours qui enserrent les demi-fonds en contreplaqué. Ces éléments métalliques sont assemblés avec les plateaux supérieur et inférieur au moyen de tiges filetées serrées par des écrous papillons.

Bien qu’il soit qualifié de Standard  à partir de 1948, le bahut est très tôt décliné en de nombreuses variantes, qui portent principalement sur le choix des matériaux.

 

H. 99,5 x L. 200,5 x P. 8,5 CM

LE CORBUSIER,

LAMPADAIRE TYPE DIABOLO, CA. 1963-64

Ce lampadaire réalisé en 1963 par LE CORBUSIER était au départ destiné à meubler les bâtiments de l’assemblée législative et le club nautique de la ville de Chandigarh en Inde. Pour Le Corbusier, planifier la nouvelle capitale  impliquait une approche globale et la réalisation du mobilier pour les bâtiments publics de Chandigarh allait ainsi de soi.
Afin de mettre en place ce projet gigantesque, il fait appel à son cousin PIERRE JEANNERET et lui confie la supervision des constructions ainsi que la conception de la plupart des meubles, se réservant la supervision du complexe du Capitole pour lequel il conçoit des luminaires ainsi que du mobilier.

Véritable symbole du modernisme des années 1950, le lampadaire type Diabolo est inspiré des luminaires industriels de l’époque. Sa forme et ses caractéristiques rappellent la lampe murale « Marseille » créée en 1954 pour équiper les appartements de la cité radieuse, également composée de deux ormes coniques très singulières.

L’abat-jour bicolore ajustable fait de deux cônes aux dimensions différentes émet une lumière directe ainsi qu’indirecte et permet une orientation précise du faisceau de lumière. Ses teintes radieuses évoquent la palette de couleurs des bâtiments de Chandigarh.

 

H. 224 x L. 52 x P. 25 CM

JEAN PROUVÉ,

BRISE-SOLEIL, 1962-65

L’élément aérateur brise-soleil appartient aux dispositifs climatiques étudiés par JEAN PROUVÉ dès les années 1940. À lames fixes ou mobiles à inclinaison réglable, il complète des constructions existantes ou s’impose dans un projet architectural.

Ce brise-soleil en aluminium a été conçu pour équiper l’école de La Dullague à Béziers (Sud de la France), conçu pour accueillir 3,200 élèves. La plupart des bâtiments étaient protégés du soleil par des brise-soleil extérieurs se pliant en accordéon autour d’un axe horizontal médian. Ce dispositif permettait d’ajuster la luminosité des différentes pièces et d’y assurer une température agréable.

Ce brise-soleil est une splendide illustration de la pertinence de l’approche de Jean Prouvé vis-à-vis d’une architecture produite en série et adaptée au climat. Cette pièce s’intègre parfaitement à des intérieurs contemporains comme présentés ici, par un étonnant jeu de lumière qui défie nos sens.

 

H. 191 x L. 180 x P. 8,5 CM
H. 139 x L. 180 x P. 8,5 CM

«  La tradition n’était pas ennemie de la nouveauté.  »

JEAN ROYÈRE

JEAN ROYÈRE,

ENSEMBLE CROISILLON “ OSCAR ”, CA. 1950

Cet ensemble majestueux de JEAN ROYÈRE comprenant un canapé et deux fauteuils présente une rare variante du motif Croisillon. 

L’élégant motif, qui apparaît pour la première fois dans le vocabulaire de Jean Royère en 1938 pour l’ameublement d’un salon d’une résidence privée belge, devient rapidement l’un de ses réalisations les plus iconiques. Le motif est principalement employé dans des intérieurs bourgeois pour lesquels Jean Royère relève le défi de combiner mobilier antique et intérieurs plus classiques. 

En forme de diamant et ici exceptionnellement courbé – ajoutant ainsi une autre dimension aux pièces – le motif Croisillon fait partie intégrante de l’ensemble et témoigne de la virtuosité de Jean Royère à travers ses proportions intuitives et ses formes raffinées.

Le motif décoratif de la pièce adhère aux traditions tout en adoptant des lignes sculpturales et modernes qui s’intègrent parfaitement dans des intérieurs contemporains.

 

canapé : H. 74 x L. 198,5 x P. 86 CM
fauteuils : H. 70 x L. 70 x P. 86 CM

CHARLOTTE PERRIAND,

TABLE BASSE “ FORME LIBRE ”, CA. 1956

Le plateau épais en bois massif de cette table basse de CHARLOTTE PERRIAND repose sur trois pieds fuselés en tôle d’acier pliée. Sa forme délicatement arrondie ainsi que les lignes asymétriques de la pièce soulignent l’influence du Japon sur Charlotte Perriand qui conçoit ses premières tables aux formes plus arrondies après un long séjour dans le pays. Les courbes organiques démontrent l’observation attentive de la nature dont elle faisait preuve ainsi qu’un rejet certain de la symétrie. 

Perriand révolutionne le design moderne avec sa table “ Forme Libre ” où les courbes s’éloignent de l’Art Nouveau pour incarner un nouveau vocabulaire rejetant les conventions établies. Considérant que toute forme avait une fonction précise, elle se plaisait à dire que sa table Forme Libre faisait “ chanter l’espace ”.

 

H. 36 x L. 118 x P. 77 CM